Ce 31 octobre, la communauté LGBTQ+ (acronyme désignant les communautés gay, lesbienne, bisexuelle, transgenre, transexuelle et queer ou « questionning », ainsi que intersex, asexual…) de Johannesburg s’est réunie au stade Wanderers pour participer à la 26e édition de la Johannesburg Pride.

La 26e édition de la Gay Pride à Johannesburg a eu lieu le 31 octobre 2015. Crédits photo : CrossWorlds/Esther Meunier.
Le mariage homosexuel légal en Afrique du Sud
Parmi les manifestants, deux ne se lâcheront pas la main du cortège. Véronique et Lisle sont mariées depuis 1 an et 4 mois. Elles sourient fièrement en montrant leurs alliances. L’Afrique du Sud est en avance sur ses voisins : c’est le seul pays africain à avoir légalisé le mariage homosexuel, en 2006. Le Mozambique a autorisé les relations homosexuelles cette année, le Lesotho il y a trois ans. Mais au Swaziland et en Namibie, pays aussi frontaliers, les relations sexuelles entre hommes sont toujours illégales (elles n’ont jamais été illégales entre femmes dans ces pays). Au Botswana, toute relation homosexuelle est théoriquement punie de 7 ans de prison.

La 26e édition de la Gay Pride à Johannesburg a eu lieu le 31 octobre 2015. Crédits photo : CrossWorlds/Esther Meunier.
Au sein du pays, une tolérance à échelle variable
Mais des luttes restent aussi à mener en Afrique du Sud. « Dans ces quartiers riches de la capitale, les LGBTQ+ sont bien acceptés », observe Izzy, membre de l’association We The Brave qui a lancé le hashtag #BraveEnough pour soutenir la communauté homosexuelle masculine en Afrique du Sud. Il dénonce un combat à deux vitesses :
« A Johannesburg, les homosexuels ne subissent pas de discrimination à l’école ou ailleurs. A Soweto c’est différent, la Gay Pride est plus politique car les gens doivent encore se battre ».

La 26e édition de la Gay Pride à Johannesburg a eu lieu le 31 octobre 2015. Crédits photo : CrossWorlds/Esther Meunier.
Les manifestants de Soweto réunis fin septembre pour la dixième édition de leur Gay Pride réclamaient des avancées concrètes, comme sécuriser les rues. L’insécurité reste un problème national endémique : dans ce reportage signé eNCA, une chaine d’information continue sud africaine, deux personnes jouent la scène d’une agression homophobe.
Ces dernières années, les attaques contre la communauté LGBT se sont multipliées dans ce township emblématique, situé en banlieue de Johannesburg, où furent regroupées les populations noires durant l’apartheid. Sa population reste fortement défavorisée par rapport à celle des quartiers riches de Johannesburg.
Dans la capitale, c’est l’aide à la procréation qui est au cœur des discussions. MedFem propose ainsi d’assister les couples lesbiens dans le projet parental, en facilitant notamment l’accès au don de sperme.

La 26e édition de la Gay Pride à Johannesburg a eu lieu le 31 octobre 2015. Crédits photo : CrossWorlds/Esther Meunier.
Carré VIP, petits fours et champagne
Dans la capitale, l’ambiance légère et décomplexée est plus à la fête qu’aux débats politiques. Les manifestants arborent des costumes de toutes sortes tandis qu’à l’entrée du rassemblement, un carré VIP climatisé accueille ceux qui voudront bien payer. Au menu, champagne et petits fours.

La 26e édition de la Gay Pride à Johannesburg a eu lieu le 31 octobre 2015. Crédits photo : CrossWorlds/Esther Meunier.

La 26e édition de la Gay Pride à Johannesburg a eu lieu le 31 octobre 2015. Crédits photo : CrossWorlds/Esther Meunier.
Le service de sécurité est lui réduit au minimum pour une Gay Pride dans la joie et la bonne humeur. Rien à voir avec Soweto, où les organisateurs avaient formé un cordon de rubalise autour du cortège pour encadrer les manifestants. Ici à Joburg’, seulement deux voitures de police devant, deux derrière, et deux ou trois agents à pied. Bilan de la journée : un rassemblement au goût d’entre-soi chic, dans ce quartier de Melrose, où les participants admettent eux-mêmes être moins là pour faire valoir des revendications politiques que pour faire la fête.

La 26e édition de la Gay Pride à Johannesburg a eu lieu le 31 octobre 2015. Crédits photo : CrossWorlds/Esther Meunier.
Esther Meunier
@EstherMeunier
Vous souhaitez en savoir plus sur l'identité, l'orientation sexuelles et le genre ? Relisez notre regard croisé sur Le sexe opposé dans huit pays du monde.